Titi parisien né dans le 1er arrdt., élevé au coeur de Paris, je suis également un authentique Gschropp viennois, bercé par ma nombreuse famille auprès de laquelle j'ai grandi et vécu de longs séjours depuis l'enfance. Un vagabondage qui dure au rythme de mes deux "coeurs" vibrant à l'unisson d'une seule âme... danubienne :-)
Là, sont mes véritables racines. Mon esprit se nourrit sur les bords de Seine et les rives du canal du Danube au coeur de Vienne, mon ultime refuge, "nombril de mes émotions", où j'aime venir guérir mes quelques peines, partager toutes mes joies et faire provision de nostalgies.
Vienne ? Une histoire d'amour dont je n'ai pas besoin de me persuader qu’il en a toujours été ainsi. Mes proches le savent : là est ma véritable "patrie" car j'y ai aimé et surtout été durablement aimé :-)
Depuis mes premiers pas dans les ruelles de la ville divisée, telle Berlin, en quatre secteurs d'occupation alliée de l'après-guerre (départ des soviétiques en 1955), je traîne dans Vienne, cité magique que personne ne quitte avant d’avoir été marqué par elle. Comme une tendre amante, elle non plus ne m'a jamais quitté et me rappelle sans cesse qu'au final Wien (prononcer "viiine") est mon précieux trésor !
L'univers viennois magnifie le savoir, l'écriture, les arts, le plaisir et la sensualité, mais aussi une culture du crépuscule célèbrant une indéfinissable nostalgie comme nulle part ailleurs : die Sehnsucht, un état de l'être où l'on rit en pleurant dans le malheur, l'on pleure en riant dans le bonheur !
Une âme secrète qui se révèle au détour de ses ruelles, sur ses façades multicolores, derrière ses portes cochères, dans les recoins de ses cours pavées et moussues, de ses labyrinthes d'escaliers en fer forgé de la Innere Stadt (cité intérieure). Pour aimer Vienne, se laisser aimer d'elle, il ne suffit pas de découvrir son centre géographique mais se laisser prendre par la "main du coeur" et se laisser convier à une valse sensuelle avec son "âme" intime. Alors, c'est Vienne tout entière qui devient une piste de bal...
Pour s'initier à cette "âme", je conseille le célèbre Danube (1986) de Claudio Magris, un érudit italien, chantre de la Mitteleuropa, natif de Trieste, le port civil et militaire de notre ex-empire d'Autriche-Hongrie défunt. Danube se présente comme le journal d'un voyage sentimental des sources au delta du grand fleuve, de la Forêt-Noire à la mer Noire, où l'évocation des paysages débouche sur celle d'oeuvres littéraires, où l'allusion à des événements tourne à la méditation historique, sans que soient délaissées l'anecdote personnelle, la réaction intime où l'auteur fait passer un grand souffle humain et chaleureux, avec quelques touches de colère, d'érotisme et de désillusion.
D'aucuns y verront l'itinéraire initiatique d'un lettré à travers les sites et les rites majeurs de la Mitteleuropa ; d'autres une visite, librement et lyriquement commentée, d'une galerie de grands portraits des lettres et de la pensée européennes : Céline, Lukács, Kafka, Canetti, Celan... ; d'autres encore la tentative, par un intellectuel, d'élaborer une synthèse entre histoire, géographie, littérature, philosophie, politique, économie et arts, bref de pratiquer à la suite d'un Stendhal ou d'un Chateaubriand un tourisme éclairé, critique, vivifiant.
Oeuvre clé d'une ampleur sans pareille, Danube est une plongée culturelle dans le cours du grand fleuve et des siècles qui, à travers mille et une rencontres, vicissitudes, migrations et mutations, ont modelé le destin des Européens que nous sommes et... du Viennois que je suis et demeurerai. Mais, je ne suis pas Claudio qui décrit si bien mon ressenti, avec bien plus de talent :-)
Parfumé des fragrances d'une ambiance germanique, slave, latine, balkanique, juive et ottomane de nos ruelles et façades, parcs majestueux et avenues impériales, guinguettes populaires et cafés littéraires, voici un blog qui ne prétend à aucun savoir, parsemé d'anecdotes familiales et intimes que je dédie aux miens, proches ou lointains, ainsi qu'aux amis que j'aime, d'ici ou d'ailleurs ; aussi à ceux qui, de Marc-Aurèle à Claudio Magris, se sont laissés séduire et envoûter, le temps d'un bref passage ou d'un long exil, par les mystères de "ma" ville et de la Mitteleuropa qui sont aussi désormais les leurs :-)
Merci pour votre visite. bonne balade dans mes ruelles pas seulement imaginaires...
@uf Bald... à bientôt !